Conférence de presse du 22 novembre 2012
2012-11-22 15:22

Le 22 novembre 2012, la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying a tenu une conférence de presse.

Hua Chunying : D'un commun accord entre les autorités diplomatiques de la Chine et de la République de Corée, le Vice-Ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Zhijun et le Premier Vice-Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de la République de Corée Ahn Ho-young tiendront le 26 novembre à Beijing le 5e Dialogue stratégique de haut niveau entre les autorités diplomatiques des deux pays. Ils procèderont à des échanges de vues sur les relations bilatérales et les grandes questions internationales et régionales d'intérêt commun.

Le mécanisme de Dialogue stratégique de haut niveau entre les autorités diplomatiques de la Chine et de la République de Corée a été lancé en 2008 conformément au consensus des dirigeants des deux pays. Le Dialogue se tient chaque année alternativement en Chine et en République de Corée, et cette année il est à sa 5e édition.

Q : Première question, le 21 courant, un bus a explosé à Tel Aviv en Israël. Israël considère qu'il s'agit d'une « attaque terroriste ». Le Hamas a salué cet événement tout en niant qu'il en était l'auteur. Quel est votre commentaire là-dessus ? Deuxième question, au petit matin du 22 courant, heure de Beijing, Israël et le Hamas ont annoncé un cessez-le-feu. Quel est votre commentaire là-dessus ?

R : Concernant votre première question, la Chine s'oppose à toute forme de terrorisme et condamne tout acte portant atteinte aux civils innocents. Nous exhortons les parties palestinienne et israélienne à arrêter la « violence contre la violence » et à éviter un regain de tension.

Concernant votre deuxième question, la Chine salue le cessez-le-feu annoncé par Israël et le groupe concerné palestinien et apprécie les efforts déployés par les parties concernées de la communauté internationale et surtout par l'Egypte et d'autres pays de la région à cet égard. Nous espérons que les parties palestinienne et israélienne pourront mettre en œuvre effectivement leurs engagements de cessez-le-feu et éviter un regain de conflit. La longue stagnation des négociations de paix entre la Palestine et Israël est la cause fondamentale du présent conflit, qui accentue l'importance et l'urgence du règlement de la question palestinienne. La communauté internationale doit y accorder une plus grande importance et déployer plus d'efforts pour pousser la Palestine et Israël à surmonter les obstacles et à relancer les négociations de paix dans les meilleurs délais.

Q : Un an s'est déjà écoulé depuis la signature de l'Initiative du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) par les différentes parties yéménites le 23 novembre 2011. Quel est votre commentaire sur la transition politique actuelle au Yémen ?

R : La Chine salue le progrès obtenu dans le processus de la transition politique au Yémen depuis la signature de l'Initiative du CCG. La Chine respecte la voie de développement librement choisie par le peuple yéménite et espère que les différentes parties yéménites continueront à résoudre leurs divergences par des moyens pacifiques tels que le dialogue et les consultations, bien mettre en œuvre l'Initiative du CCG et son mécanisme d'application et promouvoir à pas assurés le processus de la transition politique, afin de réaliser le plus tôt possible la stabilité et le développement du pays.

Q : Selon la presse, le Ministre japonais des Affaires étrangères Koichiro Gemba a déclaré, dans un article publié le 21 dans International Herald Tribune, qu'en refusant de reconnaître le Traité de paix de San Francisco, pourtant composante importante de l'ordre international après la Seconde guerre mondiale, c'était bien la Chine, et non pas le Japon, qui cherchait à remettre en cause l'échiquier international d'après-guerre, et que c'était bien à la Chine, selon lui, qui était en train de défier le statut quo de répondre à la question de savoir « Pourquoi le Japon n'a pas saisi la justice internationale pour la question des Diaoyu Dao ». Quels sont vos commentaires à ce sujet ?

R : Les propos du Ministre japonais des Affaires étrangères sont extrêmement erronés et irresponsables. Diaoyu Dao et ses îlots affiliés font partie intégrante du territoire chinois, la Chine y possède une souveraineté fondée sur des preuves historiques et juridiques solides. La partie chinoise a exposé aux différentes enceintes sa position solennelle de façon complète et détaillée.

La Déclaration du Caire et la Déclaration de Potsdam servent de fondement juridique permettant aux Alliés et au Japon de mettre fin à l'état de guerre et de définir l'ordre international d'après-guerre en Asie-Pacifique, et à la Chine et au Japon de résoudre le problème territorial après la guerre. Et la revendication japonaise sur la souveraineté des Diaoyu Dao, fondée sur le soi-disant Traité de Paix de San Francisco, ne tient pas la route au regard du droit. Comme la Chine n'a pas pris part à la Conférence de San Francisco, le traité qui a été conclu à l'occasion et dont elle n'est pas Etat partie n'a aucune force de loi sur elle. Par conséquent, ce document ne peut nullement servir de fondement juridique pour résoudre le litige territorial entre les deux pays.

En lançant sans cesse des provocations, le Japon cherche en réalité à remettre en cause l'effectivité de la Déclaration du Caire et celle de la Déclaration de Potsdam et à défier l'ordre international d'après-guerre.

Sur le soi-disant « défi du statut quo » que le Japon veut mettre sur le compte de la Chine, je voudrais souligner deux points. Premièrement, pour parler du statut quo, il faut d'abord bien connaître les origines de la question. Les Diaoyu Dao font partie intégrante du territoire chinois, et appartiennent à la Chine depuis l'antiquité. C'est le Japon qui les a dérobées et occupées illégalement pendant la Guerre sino-japonaise de 1894 et après la « restitution » d'Okinawa par les Etats-Unis. Deuxièmement, si, par « statut quo », la partie japonaise fait référence à l'occupation illégale et au soi-disant « contrôle de facto » sur ces îles, alors je dois dire que la Chine ne l'a jamais reconnu ni accepté. La Chine a toujours souligné que les soi-disant « présence » et « contrôle » japonais au large des Diaoyu Dao étaient illégaux, nuls et non avenus et qu'il n'était absolument pas question que la Chine les accepte.

Il faut également noter que la cause fondamentale de la situation actuelle tient au fait que le Japon n'a toujours pas fait l'examen de sa conscience et de son passé militariste d'envahisseur. Nous demandons à la partie japonaise d'abandonner toute illusion, de regarder la réalité en face et de faire un examen de conscience approfondi pour travailler, en faisant preuve de sincérité et par des actes concrets, au règlement adéquate du problème actuel.

Q : Est-ce que l'état actuel des relations sino-japonaises affectera les négociations sur la zone de libre-échange Chine-Japon-République de Corée ? Qu'attendez-vous de l'avenir des négociations ?

R : Concernant votre première question, à présent, les relations sino-japonaises se trouvent dans une situation difficile. Et cela est totalement causé par les actions erronées de la partie japonaise. Le Japon doit en endosser toutes les responsabilités, prendre des mesures concrètes et déployer des efforts effectifs pour gérer adéquatement la situation actuelle et ramener les relations sino-japonaises dans la voie de développement normal.

Concernant votre deuxième question, la Chine, le Japon et la République de Corée sont toutes économies importantes du monde. En 2011, le volume économique total des trois pays représente 1/5 de celui du monde. Etablir une zone de libre-échange entre les trois pays reflète le besoin réel des trois pays en matière de coopération économique et commerciale et revêt une signification profonde pour le renforcement des liens économiques et commerciaux entre les trois pays et la promotion de l'intégration économique en Asie de l'Est.

Q : Hier, l'auteur de l'attaque terroriste à Bombay en 2008 a été exécuté en Inde. Quel est votre commentaire là-dessus ?

R : Je viens de lire le reportage concerné. Je voudrais souligner que la Chine s'oppose à toute forme de terrorisme.

Q : Quel est votre commentaire sur le récent conflit israélo-palestinien ? Quelle est la position chinoise sur la demande de la Palestine à devenir pays observateur de l'ONU ?

R : J'ai déjà présenté la position chinoise là-dessus il y a deux jours. La Chine est vivement préoccupée par les opérations militaires répétées et de grande envergure menées par Israël dans la bande de Gaza et condamne l'usage arbitraire de la force qui a fait des victimes parmi les civils innocents. Nous exhortons vivement les différentes parties concernées et surtout Israël à faire preuve d'un maximum de retenue, à réaliser immédiatement le cessez-le-feu et à éviter toute action susceptible d'entraîner l'escalade de la situation.

Comme je l'ai souligné tout à l'heure, la Chine salue l'annonce du cessez-le-feu par la Palestine et Israël et apprécie les efforts positifs déployés par les parties concernées de la communauté internationale pour promouvoir la réalisation du cessez-le-feu. Nous espérons que les parties concernées de la Palestine et d'Israël pourront mettre en œuvre effectivement l'accord de cessez-le-feu et éviter un retour du conflit.

En ce qui concerne la demande de la Palestine à devenir pays observateur de l'ONU, la Chine soutient l'établissement, sur la base des frontières de 1967, d'un État palestinien pleinement souverain et indépendant, ayant Jérusalem-Est comme capitale, et l'adhésion de la Palestine à l'ONU et aux autres organisations internationales. Sur la question de la demande de la Palestine à devenir pays observateur de l'ONU, nous comprenons, respectons et soutenons la décision palestinienne.

Q : Hier, le Parti démocrate libéral du Japon a publié son programme électoral dans lequel il a proposé d'augmenter les dépenses militaires et d'adopter une position dure vis-à-vis de la Chine sur la question des Diaoyu Dao. Quel est votre commentaire là-dessus ?

R : Diaoyu Dao et ses îlots affiliés font partie intégrante du territoire chinois. Aucune pression extérieure ne pourra nullement ébranler la ferme volonté et détermination du gouvernement et du peuple chinois de préserver la souveraineté territoriale du pays.

Concernant le volet militaire évoqué dans le programme électoral du Parti démocrate libéral japonais, je voudrais souligner que pour des raisons historiques, la tendance du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire a toujours été une question hautement sensible pour les peuples des pays asiatiques victimes de la guerre. Nous espérons que le Japon pourra tirer des leçons de l'histoire, s'engager dans une voie de développement pacifique et jouer un rôle constructif pour la paix, la stabilité et le développement de la région.

Q : Aujourd'hui, le gouvernement japonais a officiellement nommé M. Kite Masahito nouvel Ambassadeur du Japon en Chine. Quel est votre commentaire là-dessus ?

R : Actuellement, La Chine gère la succession de l'Ambassadeur du Japon en Chine conformément à l'usage international et aux procédures concernées. Je voudrais souligner qu'actuellement, les relations sino-japonaises font face à de graves difficultés. Le Japon doit agir concrètement et déployer des efforts nécessaires pour gérer et régler adéquatement les questions concernées et améliorer les relations bilatérales. Nous espérons que le nouvel Ambassadeur du Japon en Chine jouera un rôle positif à cet égard.

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